Par l’Atelier santé ville de Valbonne Sophia Antipolis

Repères

Statut du projet : achevé

Échelle : ville

Thématiques traitées : addictions, jeunes

Public visé : jeunes, parents et travailleurs sociaux et médicaux liés au Point Écoute Santé

Partenaires opérationnels : Mutualité française, Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) du Centre hospitalier d’Antibes, Éducation nationale, Mission locale, médecins libéraux, fédérations de parents d’élèves, chantier d’insertion, foyer jeunes travailleurs

Partenaires financiers : ville, ARS PACA, CAF Alpes-Maritimes

Contexte

Le fort pourcentage de jeunes dans la population a forgé la volonté de la municipalité de Valbonne de travailler sur les problématiques jeunesse et prévention. La commune, via son service Jeunesse, a mandaté la sociologue Catherine Reynaud-Maurupt (du groupe de recherche sur la vulnérabilité sociale GRVS, implanté dans les Alpes-Maritimes) pour mener en 2006 un diagnostic de territoire orienté sur les addictions.

À sa création, en décembre 2007, suite à un diagnostic global auprès d’usagers, l’ASV se saisit du diagnostic réalisé sur les conduites addictives des jeunes, et crée, à partir de 2008, une « alliance opérationnelle » avec des experts en addictologie).

Objectifs

> Développer l’offre de prévention et de soins autour des conduites addictives des jeunes

> Mobiliser l’ensemble des acteurs intervenants auprès des jeunes pour prévenir les addictions

Description de l’action

Au fur et à mesure, le dispositif s’est défini comme un « continuum préventif », allant de l’école au monde du travail. L’ASV s’est positionné comme la structure de coordination territoriale, pour développer les axes de travail préconisés dans le diagnostic sur les conduites addictives, et s’est fortement appuyé sur l’expertise en addictologie d’un coordinateur santé publique de la Mutualité française : ces deux acteurs pivot ont couplé expertise territoriale et expertise thématique.

Dans un 1er temps, l’ASV a mis en place des sessions de formation pour tous les acteurs investis auprès des jeunes, afin de construire un langage commun sur l’addictologie. Les formations sont animées par la Mutualité française et organisées régulièrement, depuis 2009, pour toucher tous les professionnels (anciens et nouveaux) : éducateurs, assistantes sociales, organismes de formation, personnels de l’Éducation nationale et de l’Inspection académique, antenne de justice, animateurs périscolaires…

Dans un 2e temps, l’ASV a constitué 4 groupes de travail : Éducation nationale, parents, jeunes en insertion/jeunes majeurs, étudiants. Chaque groupe a développé des actions : par exemple, un programme de sessions de prévention auprès des écoliers jusqu’aux lycéens, l’organisation de conférences destinées aux parents et d’ateliers d’appui à la parentalité…

Pour compléter le dispositif, l’ASV a impulsé la création d’une consultation psychologique de diagnostic et d’orientation destinée aux jeunes. Cette « consultation jeunes » se positionne à la charnière entre la prévention et le soin et a vu sa file active monter en charge du fait des orientations venant des professionnels de l’Éducation nationale et de la possibilité d’effectuer le premier contact sur le temps scolaire. À partir de 2010, l’ASV a créé des liens avec le Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) du Centre hospitalier d’Antibes pour qu’il prenne le « relais de responsabilité » de la consultation. La montée en charge de la consultation jeunes a mis en évidence les besoins du territoire et amené l’acteur légitime (le CSAPA d’Antibes) à prioriser Valbonne dans ses choix de lieux pour le développement de consultations avancées. Ainsi, la consultation est rattachée administrativement au CSAPA en 2011 et acquiert le statut de « consultation jeunes consommateurs ».

 


Organisation du dispositif multi-partenarial

 

Résultats

> En moyenne, 50 professionnels représentant une trentaine de structures constituent le réseau (25 à 30 réunions par an pendant la phase de développement du dispositif 2011-2013)

> Actions conduites auprès des élèves entre 2008 et 2013 : 441 élèves de primaire touchés (36 ateliers), 2 520 collégiens (449 ateliers), 2 759 lycéens (89 ateliers)

> Actions conduites auprès des jeunes en insertion (mission locale, chantier d’insertion, centre omnisports) entre 2011 et 2013 : 106 jeunes touchés (7 ateliers)

> Actions de sensibilisation des parents et d’appui à la parentalité : 4 conférences ayant réuni entre 30 à 170 parents, 8 ateliers d’appui à la parentalité ayant réuni 6 à 30 parents

> En 2013, 20 jeunes suivies par la consultation jeunes consommateurs (portée par le CSAPA)

> Formation à la prévention des addictions chez les adolescents reconduite dès qu’un groupe de 10 professionnels est constitué (en cas de nouvelles structures partenaires ou de renouvellement des professionnels des partenaires existants) : acteurs des champs socio-éducatif, judiciaire, de l’Éducation nationale, des services municipaux, …

> Ensemble des enseignants et personnels de l’Éducation nationale formés à la prévention des addictions

> Augmentation du repérage précoce et amélioration de l’accès aux soins, grâce aux formations ouvertes à l’ensemble des professionnels du territoire et l’ouverture de la Consultation jeunes

> Expérimentation identifiée comme exemplaire par la préfecture des Alpes-Maritimes

Perspectives

> Développement d’un axe de prévention environnementale : appui au développement des transports publics la nuit et le week-end, rapprochement avec le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), sensibilisation des débitants de tabac et d’alcool.

> Expérimentation du « Good Behaviour Game », programme de développement des compétences psychosociales ayant fait la preuve de son impact sur la réduction des consommations de drogues et d’alcool (formation des enseignants d’une école élémentaire à partir de 2015, en partenariat avec l’inspection académique). En savoir plus

Facteurs de réussite / Conseils pour reproduire ce projet

> Un portage politique fort

> Une connaissance fine du territoire et de ses acteurs (rôle essentiel de l’ASV), afin d’assurer un maillage fort et une implication de tous les champs professionnels

> Un partenariat avec des experts en addictologie

> Une stratégie territoriale de prévention avec des actions de proximité fondées sur la concertation, la coordination et la complémentarité de l’ensemble des acteurs intervenant auprès des jeunes : la mise en œuvre d’un « continuum préventif »

> Un dispositif à composantes multiples qui permet une synergie d’ensemble supérieure à la somme des parties

> Une combinaison d’un ensemble d’actions articulées

Aller plus loin

> Récit d’expérience (publié par la PnrASV en avril 2016)

> Guide méthodologique pour les acteurs des collectivités territoriales, « Prévention des conduites addictives destinée aux jeunes – Structurer et mettre en œuvre une stratégie territoriale », Catherine Reynaud-Maurupt, mars 2015

Contact référent

Laurence Deront

Responsable du service Santé

Ville de Valbonne Sophia Antipolis

 

lderont@ville-valbonne.fr

04 92 98 28 84

 

 

Complété le 10.04.2016