L’Institut naitonal de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) consacre son nouveau numéro des Cahiers de l’action à l’accompagnement à la participation.
Alors que les dispositifs de participation se sont multipliés depuis une vingtaine d’années en France, une dynamique de professionnalisation des métiers de l’accompagnement à la participation s’est amorcée : développement d’un marché, ouverture de formations spécialisées, structuration de réseaux de professionnels. Le champ de la participation ne se réduit cependant pas à ses formes instituées telles qu’elles ont émergé au sein des collectivités territoriales (conseils citoyens, conseils de quartier, budgets participatifs, concertations dans le cadre de projets urbains, etc.) ou sous la forme d’institutions nationales (par exemple la Commission nationale du débat public [CNDP]), mais il s’étend à une multiplicité de pratiques historiquement ancrées – de manière parfois moins instituée ou plus quotidienne – dans des domaines aussi variés que ceux de l’agriculture, de l’éducation populaire ou encore de la médiation numérique.
Ce numéro vise ainsi à mieux saisir la diversité des ancrages professionnels de l’accompagnement à la participation en explorant, tout d’abord, plusieurs trajectoires d’acteurs inscrites dans différents champs institutionnels (collectivités, services de l’État, bureaux d’études, associations, etc.), à travers lesquelles on peut identifier certaines des évolutions à l’œuvre. Il propose ensuite une plongée dans les pratiques d’accompagnement à la participation envisagées comme une activité de la mise en relation, qui incite à réfléchir à la posture à adopter, aux instruments à mobiliser ainsi qu’aux dynamiques organisationnelles à instituer.
Enfin, ce numéro donne également à voir comment les pratiques d’accompagnement à la participation peuvent s’inscrire dans une aspiration à faire éclore de nouveaux espaces de relations démocratiques, à la fois en suscitant l’émergence de cadres de mobilisation plus ascendants à l’échelle locale – y compris dans une perspective électorale, comme le montre le cas des listes participatives – et en réfléchissant à la façon dont les technologies numériques interrogent les formes de la délibération publique en démocratie.