Promulguée le 13 décembre 2000, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) a pour objectif de rééquilibrer le peuplement des territoires urbains en imposant un seuil de construction de logements sociaux. Fortement critiquée par ses opposant·es, parfois contournée, cette loi a pourtant résisté aux attaques dont elle faisait l’objet : vingt ans plus tard, elle est toujours en vigueur et elle a même été renforcée par la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) en 2014. Malgré ses ambitions, la loi SRU n’a pas eu tous les effets escomptés sur le terrain en termes de mixité sociale et de rééquilibrage territorial.

En s’appuyant sur ses travaux de recherche, Grégoire Fauconnier livre une analyse de la loi SRU et de ses répercussions en termes de peuplement dans son ouvrage Loi SRU et mixité sociale : Le vivre ensemble en échec ? (2020, éd. Omniscience). À partir d’une enquête de terrain, il fait le constat que « si la loi SRU contribue indubitablement à freiner les dynamiques ségrégatives, elle ne suffit pas à les contrecarrer. Ce décalage entre l’ambition du législateur et la réalité du terrain illustre toute la difficulté à mettre en œuvre les politiques de mixité sociale qui apparaissent néanmoins comme tout à fait nécessaires pour assurer la cohésion sociale ».

La rencontre avec l’auteur permettra aux participant·es de s’interroger sur :

  • Le concept de mixité sociale : comment la mixité sociale est-elle pensée ? comment produire de la mixité sociale ? 
  • La loi SRU : dans quel contexte a-t-elle été rédigée ? comment a-t-elle évolué ? comment est-elle appliquée ?