Fiche-identité de l’action
Porteur du projet : Responsable du pôle santé
Statut du projet : En cours
Échelle : Territoire elbeuvien
Thématique traitée : Santé sexuelle, violences faites aux femmes, santé globale, insertion professionnelle
Public visé : Professionnel·les (de santé, de l’Éducation nationale, du monde sportif), parents, jeunes, femmes…
Partenaires opérationnels : Le Réseau santé précarité de la métropole ; le Planning familial 76 ; l’Éducation nationale ; la Maison sport santé, l’Atelier santé ville, le Conseil local de santé mentale, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), la Maison des adolescents, l’association Menstru’actions…
Partenaires financiers : L’Agence régionale de santé Normandie, les communes du territoire elbeuvien, la métropole Rouen Normandie, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités.
Contexte et problématiques
Sur le territoire elbeuvien, le Contrat local de santé couvre neuf communes sur la base d’une coopération volontaire. La coordination est hébergée au sein du Centre Communal d’Action Sociale en lien avec le Conseil local de santé mentale et l’Atelier santé ville.
Démarches existant sur le territoire : le CLS en lien avec le CLSM et l’ASV
La responsable du pôle santé est en charge de la coordination du CLSM et du CLS du territoire elbeuvien.
Il existe également un ASV créé en 2014 qui agit en faveur des habitant·es des quartiers politique de la ville (QPV) d’Elbeuf, Cléon/Saint-Aubin-Lès-Elbeuf. Il est stipulé que le CLS renforce ses liens avec l’ASV dans le déploiement des actions de prévention et de promotion de la santé mises en œuvre au sein des QPV.
Les autres projets sur le territoire
Il est important de noter que sur le territoire, il y a un CLS métropolitain avec une focale sur les enjeux de santé environnementale. D’autres instances de coordinations existent sur le territoire : Projet de réussite éducative, Cité éducative, Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), Projet territorial de santé mentale (PTSM).
Le CLS du territoire elbeuvien
Le CLS du territoire elbeuvien comprend plusieurs thématiques : l’accès aux soins, la promotion de la santé-prévention, la santé mentale.
L’action en question s’inscrit dans l’objectif spécifique 6 « D’ici 2025, réduire les inégalités en matière de santé sexuelle sur le territoire elbeuvien » du CLS qui se situe lui-même dans l’axe promotion de la santé-prévention.
Dans le cadre de cet objectif spécifique, le diagnostic fait ressortir deux thématiques : les violences sexistes et sexuelles ainsi que la précarité menstruelle.
Le focus sur les violences sexistes et sexuelles
En ce qui concerne les violences sexuelles, le taux enregistré par habitant·e est relativement homogène sur le territoire national mais légèrement supérieur en Normandie. On compte un taux de grossesse juvénile plus important ainsi qu’un taux de prostitution chez les mineur·es plus élevé. Le diagnostic préalable à l’élaboration du CLS a repéré un manque de coordination sur la prévention des violences sexistes et sexuelles et la nécessité d’un projet sur le long terme.
Le focus précarité menstruelle
Selon une enquête de l’association « Règles élémentaires » et Opinion Way[1], près de 4 millions de personnes rencontrent des difficultés en France, en 2023, à se fournir en protections périodiques. Près d’une jeune française sur deux (44% des Françaises menstruées interrogées de 18 à 24 ans) connait des difficultés à se fournir en protections. Parmi elles, 3 300 000 jeunes femmes n’ont régulièrement pas accès aux protections périodiques dont elles ont besoin. Concernant la précarité menstruelle, il y a eu des remontées de la part des écoles primaires qui se sentaient démunies face à ce phénomène. Divers partenaires ont également fait remonter cette problématique au service santé : le Secours populaire, la Maison sport santé, ainsi que le Centre communal d’action sociale (CCAS).
Objectifs
Objectif opérationnel : Informer et former les différent·es acteur·trices du territoire pour lutter contre la précarité menstruelle, les violences sexistes et sexuelles et les maladies sexuellement transmissibles.
Objectifs secondaires :
– Développer « l’aller-vers » sur le sujet de la précarité menstruelle ;
– Réduire la transmission des infections sexuellement transmissibles.
Description
L’organisation d’une collecte de protections périodiques dans les neuf communes
Il s’agit de distribuer des protections périodiques dans les structures du territoire avec un support d’information sur les règles (Centres communaux d’action sociale, centres sociaux, établissements scolaires, pharmacies, clubs sportifs, mission locale…).
« Notre but avec cette collecte, c’est de faire parler de précarité menstruelle pendant tout le mois de mars. » (Responsable du pôle santé)
La mise en place d’une formation à destination des professionnel·les (social, médico-social, éducation) « informer sur les règles et la précarité menstruelle » par le réseau santé précarité de la métropole Rouen Normandie en lien avec l’association Règles élémentaires
Cette collecte s’accompagne de formations à destination des professionnel·les (secteur social, médico-social, éducation). Les agent·es des centres communaux d’action sociale (CCAS), de la mission locale, mais aussi les travailleurs sociaux de Centre médico-social, ainsi que le Bureau information jeunesse sont ainsi formés.
La mise en place d’une semaine de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, accompagnée d’une communication et d’une formation des agent·es de la ville d’Elbeuf
La semaine de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se tient sur une semaine[2]. Elle a eu lieu du 25 au 30 novembre 2024. L’objectif principal est la sensibilisation des différents publics du territoire à la thématique. Pour cela des actions variées sont menées en diversifiant les approches et en sollicitant tous les acteurs de la ville (équipes municipales, professionnel·les, jeunes, commerçants, habitant·es, clubs sportifs, associations…). De plus, des actions de sensibilisation sont menées dans les établissements scolaires elbeuviens, avec notamment des interventions, des temps d’échanges, mais également hors les murs avec une séance de ciné-débat au cinéma Grand Mercure d’Elbeuf, des animations, des expositions…La semaine de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se déploie autour d’expositions, d’actions de sensibilisation, de marches exploratoires, de stands sur le marché… Un travail est mené en parallèle avec les agent·es de la ville d’Elbeuf qui sont formé·es aux violences sexistes et sexuelles, etc… Une affiche spécifique a été créée sur le harcèlement au travail.
Ce travail s’est déroulé en 2024 et s’articule autour de :
– 4 formats de « Théâtre forum » en direction d’une cinquantaine de participant·es par séance de théâtre forum.
– Une sensibilisation spécifique des agent·es une fois par an, particulièrement sur la question des violences et du harcèlement au travail.
Pour consulter l’affiche, cliquez ici
Un travail sur la place de la femme dans l’emploi pour favoriser l’insertion professionnelle dans le cadre de la peinture des bâtiments
Le 8 mars, un travail sur la place de la femme est effectué dans le cadre du CLS elbeuvien. Une entreprise de bâtiment de la ville a informé le CLS de ses difficultés à recruter des personnes. « Il y a une autocensure, les femmes ne se sentent pas capables » souligne la responsable du pôle santé. Suite à cela, il a été proposé à 6 femmes sans emploi d’accompagner l’entreprise sur une journée de peinture des murs au sein du Bureau information jeunesse. À l’issu de cette journée, il y a eu le recrutement d’une femme par l’entreprise[3].
Mise en place d’un forum sur la santé sexuelle : une articulation CPTS, CLS et ASV
Une fois par mois, se déroule un forum sur la santé sexuelle à destination des jeunes. Ces forums sont co-organisés par la CPTS, le CLS et l’ASV : des tables rondes et des stands sont ainsi mis en œuvre à destination des jeunes. Les thématiques des tables rondes portent sur les émotions, le consentement, les violences et les IST. 500 élèves sont touchés en moyenne lors de ces forums. Les partenaires mobilisés sont : le CIDFF, le Planning familial, la Maison des adolescents, l’association Menstru’actions, le CeGIDD…
Résultats de l’action
- Amélioration de l‘interconnaissance et de la coordination entre les partenaires ;
- En 2024, 1500 violentomètres ont été distribués lors de la semaine de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
- Meilleure connaissance des différents types de violence, des structures d‘aide et d‘accompagnement ;
- Amélioration des connaissances professionnelles.
Freins
- Difficultés à atteindre le grand public et à toucher un public non captif lors de la semaine de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. La sensibilisation peine à se déployer au-delà des personnes déjà engagées.
- Le sujet des violences sexistes et sexuelle demeure trop souvent perçu comme un tabou, rendant la communication délicate : « Notre communication est une femme dans les transports avec une capuche et le visage fermé ; on aurait pu choisir une image avec des couleurs plutôt chaudes de femmes qui se tiennent la main. Nous y réfléchissons ». Cette réflexion fait partie d’un travail continu pour adapter les messages. La communication doit aussi s’adapter aux âges des personnes ciblées.
Leviers
- Une coordination territoriale efficiente entre la CPTS, l’ASV, le CLS, la maison sport santé, la cité éducative, la PRE, la maison de la justice et du droit, la coordinatrice de l’insertion sociale et professionnelle, les MSP. Toutes les coordinatrices sont basées sur Elbeuf, ce qui facilite cette mise en réseau. Également, la mise en place d’une newsletter commune entre CLS, ASV, et CLSM facilite la mise en lien et le partage d’informations : « Il y a de nombreux dispositifs de coordination sur le territoire et des réunions informelles sont mises en place très régulièrement pour échanger sur les actualités de chacun.es, ce qui nous permet de mieux nous articuler au quotidien ». (coordinatrice du CLS elbeuvien).
- Il existe de nombreux partenaires sur le territoire qui traitent la santé des femmes : notamment la Maison des femmes, la Maison Sport Santé… : « La maison sport santé œuvre aussi pour la santé des femmes car elle décline un programme d’activité physique adapté qui est gratuit pour elles », souligne la coordinatrice du CLS.
- La co-construction des actions en lien avec l’ASV et les habitantes. Des cafés de la santé ont lieu une fois par mois dans le cadre de l’ASV, et sont animés par une médiatrice santé. Ils se tiennent au petit atelier, lieu convivial où les habitant·es se retrouvent pour aborder plusieurs thématiques. Lors des cafés de la santé, tous les projets portés sont abordés et l’avis des habitant ·es est recueilli concernant les différentes programmations du CLS.
Conseils du porteur de projet
– Aborder la thématique de la santé des femmes dans sa globalité (insertion professionnelle, place de la femme, santé sexuelle…) ;
– Se mettre en lien avec les de son territoire pour communiquer ensemble sur les actions existantes (éviter les doublons, mutualiser les ressources…) ;
– Travailler la communication sur des sujets souvent tabous en y dédiant du temps et des ressources.
Perspectives
– Dans la continuité de la mise en place des forums en santé sexuelle, il s’agirait de former les professeur·es du second degré, en lien avec le Comité d’éducation à la santé citoyenneté et à l’environnement (CESCE), sur le sujet de la santé sexuelle chez les jeunes. Au vu du diagnostic et des problématiques spécifiques rencontrées par les jeunes sur le territoire en matière de santé sexuelle, cette action spécifique a été mise en place.
– Créer et intégrer le service égalité femmes-hommes au sein du service santé, lui-même porté par le CCAS à l’échelle intercommunale. Il n’existe toujours pas de service égalité femmes-hommes au sein de l’intercommunalité et il est apparu pertinent pour le service santé, au vu des actions déjà menées et de son positionnement, de porter un futur service égalité femmes-hommes.
Repères sur le territoire
Territoire : Territoire elbeuvien
Contrat de ville : Oui
Démarche territoriale de santé : CLS, CLS métropolitain, CLSM, ASV
Contact référente
Nom : Devaux Chloé
Fonction : Coordinatrice du CLS CLSM du territoire elbeuvien, responsable pôle santé
Structure : Centre communal d‘action sociale d‘Elbeuf-sur-Seine
Mail : chloe.devaux@ccas-elbeuf.fr
> Pour accéder à la fiche Inspir’Action sous format pdf, cliquez ici
[1] Pour lire l’enquête, cliquez ici
[2] Afin d’accéder à la programmation, cliquez ici.
[3] Pour consulter l’article sur ce sujet, cliquez ici https://www.facebook.com/story.php/?story_fbid=1327512275304857&id=100041382924094&_rdr
