Dans quelle mesure l’inscription dans le monde social – une origine populaire, le statut de femme, etc. – conditionne-t-elle l’activité littéraire ? Quel rapport l’écriture entretient-elle avec l’engagement politique ? Comment décrire les groupes dominés et écrire la violence sociale – ordinaire et omniprésente, notamment sous la forme de ce que Bourdieu nommait la « violence symbolique » ? Quelles différences entre l’écriture sociologique et l’écriture littéraire ? L’écriture de soi peut-elle permettre, et sous quelles conditions, de révéler les mécanismes inégalitaires et la violence qui traversent et structurent le monde social ? Comment peut-elle être un moyen de lutter contre la domination ou, du moins, de rendre justice aux dominé·e·s ?

Ce sont toutes ces questions, et d’autres, que l’écrivaine Annie Ernaux – auteure notamment de Les Armoires vides (1974), La Place (1983), ou plus récemment Les Années (2008) et Regarde les lumières mon amour (2014) – aborde dans cet entretien avec Manuel Cervera-Marzal.

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