Par l’Atelier santé ville de Grigny

Repères

Statut du projet : achevé

Échelle : ville

Thématique traitée : santé mentale

Public visé : habitants et professionnels

Partenaires opérationnels : CCAS, centres sociaux, centres médico-psychologiques de la psychiatrie publique, ARS, groupe d’entraide mutuelle (GEM Les Temps mêlés), Unafam, professionnels médicaux libéraux

Partenaires financiers : Agence régionale de santé

Contexte

Face une précarité socio-économique et des difficultés liées à la santé, le territoire de Grigny – Viry-Châtillon a engagé une démarche Atelier santé ville en 2008 ; laquelle a créé une dynamique partenariale autour d’une approche positive de la santé. Sur la question spécifique de la santé mentale, l’ASV a accompagné la ville de Grigny à mettre en place un conseil local de santé mentale (CLSM) en 2015.

Objectifs

> Traduire la dynamique territoriale autour de la promotion de la santé dans la création d’un CLSM

> Impulser, accompagner et coordonner les différentes actions locales en santé mentale

Description de l’action

Les diagnostics locaux de santé ont fait ressortir des problématiques liées à la santé mentale, en particulier de l’isolement social et des ruptures de prise en charge. Ce constat est réaffirmé dans le CLS, lequel a programmé la création d’un conseil local de santé mentale (CLSM). Sur cette thématique, la méthodologie portée par la coordonnatrice ASV a été identique à celle menée sur d’autres thématiques de santé publique : mettre en place un réseau d’acteurs et suivre une démarche projet.

« Dans un premier temps, il semblait plus prudent et adapté de soutenir et élargir les ressources en matière de santé mentale et en parallèle, de développer des compétences partenariales de concertation en travaillant sur d’autres thématiques de santé »*.

Il s’agissait d’abord de mobiliser les ressources existantes et les aider à se coordonner : « des acteurs n’ont pas attendu le CLSM pour agir, donc on ne lance pas d’emblée une grande machine » précise la coordonnatrice ASV.

Au titre du CLS, le CLSM pilotera quatre fiches-actions :

  • Promotion du bien-être psychique par le lien social (objectif : lutter contre l’isolement social) ;
  • Promotion des lieux d’écoute pour les adolescents (objectif : faciliter une première écoute de la souffrance psychique pour les adolescents) ;
  • Mobilisation de l’ensemble des acteurs afin d’éviter les ruptures dans la prise en charge en santé mentale (objectif : construire une dynamique de travail collectif entre les professionnels de la psychiatrie, du secteur médical et du secteur social) ;
  • Étude d’opportunité pour la création d’un centre médico-psycho-pédagogique-CMPP à Grigny (objectif : trouver des réponses adaptées et suffisantes pour les enfants de 0 à 18 ans qui expriment des souffrances psychologiques et/ou pédagogiques).

 

Afin de définir les bases du CLSM, une réunion dite « avant-première » a été organisée en mai 2015 avec les techniciens des futures structures membres du comité de pilotage (COPIL) : il s’agissait d’un « temps de co-construction pour permettre à chacun des quatorze participants de se reconnaître et d’être reconnu comme force de proposition et d’action en matière de santé mentale » explique la coordonnatrice ASV. Les participants étaient la ville (élus et techniciens), les centres médico-psychologiques (CMP) adulte et infanto-juvénile, l’ARS, le CCAS, un centre social, une association locale d’aide aux personnes souffrantes et l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques).

Deux principaux points ont été discutés lors de cette réunion « avant-première » :

  • les représentations sociales de la santé mentale (c’est quoi ? c’est qui ?) ;
  • les conditions de réussite du CLSM.

Le travail sur les représentations a montré que certains acteurs se focalisaient sur les soins et qu’une approche positive et globale de la santé mentale restait à construire. Quant à la définition des conditions de réussite, elle a permis de faire germer une vision collective du dispositif et que chaque participant puisse s’approprier la démarche. La réunion « avant-première » a permis de mobiliser le terrain et d’assurer des bases constructives au COPIL.

 

À ce stade, la dynamique est engagée auprès du réseau sanitaire et social. Mais deux défis restent à relever :

–        que les habitants se reconnaissent et soient reconnus comme acteurs à part entière ;

–        que l’approche de la santé mentale soit globale et positive.

L’implication des acteurs dans la démarche locale de santé demande nécessairement du temps. La coordonnatrice décrit cela comme un processus en différentes étapes : l’acteur doit d’abord se sentir concerné par le sujet, puis s’impliquer dans le projet, enfin il pourra être force de proposition. Il faut créer des conditions favorables pour atteindre ces étapes.

Dans une approche de santé communautaire, il s’agit de développer un partenariat entre tous les acteurs du territoires, habitants et professionnels.

« Il revient aux élus, professionnels et habitants impliqués dans le projet local de santé de se poser, en permanence, la question : dans quelle mesure les uns parviennent à faire de la place et de l’écoute et les autres à occuper de la place et de la parole ? Qu’est-ce qu’il faut changer, quelles conditions réunir pour y parvenir ? »*.

* Cecilia Masselli, Accompagnement à la mise en place du CLSM de Grigny, Mémoire pour le DIU Santé mentale dans la communauté, 2015

Résultats

> CLSM formalisé et réunissant la ville (élus et techniciens), les CMP adulte et infanto-juvénile, l’ARS, le CCAS, un centre social, une association d’aide aux personnes souffrantes et l’Unafam

> Développement d’un réseau d’acteurs autour de la santé mentale

> Renforcement de la dynamique locale pour la promotion de la santé

Facteurs de réussite / Conseils pour reproduire ce projet

> Créer un espace d’échanges et de concertation autour de la santé mentale

> Associer des usagers et habitants dès le démarrage de la démarche

> Élargir le réseau des partenaires impliqués dans tous les déterminants de santé (décloisonner les champs)

> Favoriser la prise de conscience de chaque acteur de son rôle sur la santé

> Prendre le temps nécessaire aux acteurs pour s’impliquer dans la démarche

> Adopter une vision positive et globale de la santé

> Définir collectivement l’objet du CLSM et ses conditions de réussite

> Être vigilant sur l’animation des réunions (emplacement, écoute, prise de parole)

Aller plus loin

> Récit d’expérience (publié par la PnrASV en février 2017)

> CCOMS, Recommandations pour l’élaboration d’un Conseil local de santé mentale, février 2013

Contact référent

Cecilia Masselli

Coordonnatrice ASV et CLSM

Ville de Grigny

 

cecilia.masselli@grigny91.fr

 

 

Complété le 28.02.2017